Ses conséquences

Evolution de la température moyenne mondiale

Les principaux impacts observés sont :

Une augmentation de la température de 0,85°C entre 1880 et 2012. A cet égard, une vidéo réalisée par la NASA illustre bien l’évolution de la température : http://www.youtube.com/watch?v=EoOrtvYTKeE

Des décennies plus chaudes : « chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850 ».

En raison de la variabilité naturelle du climat, les tendances calculées sur des périodes courtes sont très sensibles à la date de début et de fin de la période considérée, et ne reflètent généralement pas les tendances climatiques de long terme. Par exemple, le rythme du réchauffement sur les 15 dernières années (1998−2012; augmentation de 0,05 °C par décennie), qui débutent par un fort épisode El Niño (phénomène climatique qui se traduit par une hausse de la température à la surface de l’eau (10 mètres environ) de l’est de l’océan Pacifique, autour de l’équateur), est inférieur à la tendance calculée depuis 1951 (1951−2012; augmentation de 0,12 °C par décennie).

Glaciers et Océans

  • L’augmentation du niveau des mers et des océans est une des conséquences les plus connues. Celui-ci s’est élevé en moyenne de 0,19m entre 1901 et 2010. Cette élévation est principalement le résultat de deux phénomènes :
      • D’une part une dilatation thermique de l’eau des océans. Ce qui n’est pas une surprise puisque « plus de 60% de l’augmentation nette d’énergie absorbée par le système climatique a été emmagasinée dans l’océan superficiel ».
      • Elle est due d’autre part à la fonte des glaces.
  • Le réchauffement des mers et océans est plus marqué dans les 75 premiers mètres avec une augmentation des températures de l’ordre de 0,11°C par décennie sur la période de 1971 à 2010. Il est probable qu’un réchauffement ait également lieu dans des profondeurs plus importantes.
  • Quant à la fonte des glaces, elle touche aussi bien le Groenland, que l’Antarctique, que les glaciers, la banquise arctique et le manteau neigeux de l’hémisphère nord. Par exemple, « La perte de glace moyenne de la calotte glaciaire de l’Antarctique a probablement augmenté, passant de 30 [-37 à 97] Gt par an au cours de la période 1992–2001 à 147 [72 à 221] Gt par an au cours de la période 2002–2011. »
  • Les océans ont aussi absorbé une partie importante du dioxyde de carbone émis ce qui n’est pas sans conséquence. Cela augmente l’acidité de l’eau (le pH a diminué de 0,1 depuis le début de l’ère industrielle) ce qui a un impact notamment sur les coquilles des crustacés qui deviennent plus fragiles.

Intempéries

  • Là aussi les conséquences se manifestent notamment depuis 1950 par des changements concernant des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes peut-être peu spectaculaires mais pouvant avoir de nombreux impacts en termes de santé et sécheresse, le nombre de journées et de nuits chaudes a très probablement augmenté au niveau mondial. C’est aussi le cas de la fréquence des vagues de chaleur qui s’est accrue dans une grande partie de l’Europe, de l’Asie et de l’Australie. Enfin, « La fréquence ou l’intensité des épisodes de fortes précipitations a probablement augmenté en Amérique du Nord et en Europe. »

Perspectives mondiales pour le 21ème siècle

  • Selon les scénarios se basant sur des modèles d’émissions les plus faibles, l’augmentation des températures moyennes à la surface de la terre pour la période 2081–2100, par rapport à celle de 1986-2005, sera probablement comprises entre 0,3 °C et 1,7 °C. En revanche, pour les modèles considérant les émissions les plus élevées, l’augmentation moyenne de température se situe entre 2,6 °C et 4,8 °C. Tous les scénarios s’accordent sur les faits suivants : l’Arctique se réchauffera plus rapidement que le reste du globe et le réchauffement moyen sera plus important à la surface des continents qu’à la surface des océans (degré de confiance très élevé).
  • Dans la plupart des régions continentales, il est quasiment certain que les extrêmes chauds seront plus nombreux alors que les extrêmes froids moins nombreux à mesure que la température moyenne du globe augmentera. De plus, il que les vagues de chaleur seront très probablement plus fréquentes et plus longues. Cela n’exclut cependant pas des hivers très froids occasionnellement.
  • Il est très probable que la diminution de l’étendue et l’épaisseur de la banquise arctique se poursuive. Il en va de même pour le manteau neigeux de l’hémisphère Nord au printemps. Quant aux glaciers, ils continueront de perdre de leur volume.
  • Les mers et océans continueront de s’élever tout au long du siècle. Cette élévation sera très probablement plus rapide que celle entre 1971 et 2010 à cause de la perte de masse des glaciers et des calottes glacières et du réchauffement des océans).
  • Au niveau des précipitations, bien que des exceptions puissent exister, Le contraste de précipitations entre régions humides et régions sèches et entre saisons humides et saisons sèches augmentera.
  • D’ici la fin du 21ème siècle, es précipitations extrêmes seront quant à elles très probablement plus intenses et fréquentes sur les continents des moyennes latitudes et dans les régions tropicales humides.

 

Impacts en Belgique aujourd'hui

  • Les changements climatiques sont des phénomènes globaux mais qui n’affectent pas de la même façon toutes les régions qui n’ont d’ailleurs par les mêmes moyens pour les anticiper et y faire face. En Belgique, 2011 a été l’année la plus chaude jamais observée depuis 1833. D’après l’Institut Royal Météorologique, « la température moyenne annuelle a atteint 11,6°C, soit 1,1°C au-dessus de la normale (10,5°C) et 0,1°C au-dessus du précédent record qui datait de 2007 ». http://www.meteo.be/meteo/view/fr/7609555-2011.html
    Par ailleurs, en Belgique, les dix années les plus chaudes depuis 1833 se sont produites après 1988.
    L’Institut Royal Météorologique a publié en 2009 un rapport intitulé « Vigilance climatique». Ce rapport présente l’analyse des observations des paramètres climatiques, enregistrés en Belgique depuis 1833. Ces impressionnantes séries de données permettent de déceler d’éventuelles tendances statistiques.

Une synthèse des principaux paramètres est reprise ci-dessous.

La température a globalement augmenté de 2°C depuis le début des enregistrements en 1833. Deux bonds significatifs d’1°C d’amplitude chacun ont été observés aux alentours des années 1910 et 1980. Par ailleurs, on remarque aussi un accroissement du nombre annuel de jours sans gel (le gel arrivant plus tard dans l’année et repartant plus tôt en fin d’hiver).
En ce qui concerne les vagues de chaleur, le nombre annuel de jours durant lesquels la température maximale a excédé 25°C est assez variable et aucune tendance n’a été observée. Cependant le nombre annuel de jours où la température minimale a dépassé 15°C a augmenté (2 pics dans les années 1935 et 1980). Pour les vagues de chaleur proprement dites , une augmentation significative vers le milieu des années 1990 (NB : les vagues étaient également assez fréquentes dans les années 1940) a été constatée.
En ce qui concerne les vagues de froid, le nombre annuel de jours durant lesquels la température minimale est négative a tendance à baisser (avec un bond dans les années 1970). Le nombre annuel de vagues de froid est très variable d’une année à l’autre mais une tendance à la baisse se distingue quand même.

Quantité annuelle de précipitations (en mm) à St-Josse-ten-Noode/Uccle, sur la période 1833-2007 (source : IRM, Vigilance Climatique)
Vers 1910, les précipitations annuelles ont augmenté de 7%. (au niveau saisonnier, ce sont surtout les précipitations hivernales et printanières qui ont tendance à augmenter tandis que les précipitations estivales et automnales n’évoluent pas de façon significative). Notons qu’aucune évolution n’a été observée pour le nombre annuel de jours avec précipitations (on ne considère que les jours où les précipitations ont atteint 1 mm).
Au niveau des pluies intenses et averses orageuses intenses , les trois valeurs les plus élevées de la série sont observées au cours de ces dernières années mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions statistiques. Par ailleurs, le maximum annuel de précipitations tombées en une heure ne semble montrer aucune tendance.
Les extrêmes annuels sur des durées supérieures à une semaine (observés généralement durant l’hiver) présentent une augmentation très significative avec un saut dans les années 1970.
En ce qui concerne les inondations, c’est un paramètre difficile à évaluer car l’aménagement du territoire doit également être pris en compte.
En conclusion, pour les précipitations, les résultats sont beaucoup moins spectaculaires que pour la température. Ceci est sans nul doute lié à la grande variabilité du paramètre dans nos régions.

Le nombre de jours de neige a tendance à diminuer : une première diminution a eu lieu dans les années 1920 et une autre a suivi dans les années 1980. Par contre, si aucune tendance ne se dégage clairement à Uccle concernant l’épaisseur de la couche neigeuse et le nombre de jours avec enneigement au sol, à Saint-Hubert, le maximum annuel de l’épaisseur de la couche de neige a diminué (en particulier dans les années 1990).
La sécheresse est plus difficile à évaluer. L’observation du nombre de jours par an où les précipitations sont inférieures à 0,5mm ne permet de déceler aucune tendance. Notons toutefois que le record a été observé en 2007, « avec 37 jours consécutifs sans précipitations notables à Uccle, entre le 30 mars et le 05 mai ».
Pour les phénomènes de tempêtes, on peut s’intéresser à la vitesse du vent, bien que difficile à caractériser vu le développement de l’environnement. Une diminution d’environ 10% depuis les années 1980 a été constatée. L’occurrence et l’intensité des jours de tempêtes (où la vitesse du vent dépasse 70km/h) n’ont pas augmenté ces vingt dernières années.