Effets sur les écosystèmes

Contamination des milieux naturels par des micropolluants

Parmi les particules émises dans l’atmosphère, les plus lourdes sédimentent plus ou moins rapidement, le plus souvent à quelques centaines de mètres de leur source. On les appelle les poussières sédimentables. Outre l’effet physique des dépôts sur la végétation, ces dépôts peuvent constituer un risque pour l’environnement car les éléments toxiques qu’ils contiennent éventuellement peuvent s’accumuler dans les sols et dans les écosystèmes.

Les oiseaux et les mammifères voient leurs capacités reproductrices diminuées et leurs systèmes hormonaux perturbés suite à une exposition croissante aux Métaux Lourds (ML) et aux Polluants Organiques Persistants (POPs) présents dans leurs proies. Les écosystèmes végétaux, en particulier forestiers, subissent un stress suite à l’accumulation de ML.

Notons que les ML ont encore plus d’impact dans les habitats acidifiés.

Eutrophisation des milieux naturels

Les retombées atmosphériques en composés azotés (NOx, NH3), combinées à la présence de phosphates, contribuent à l’eutrophisation de l’environnement. Celle-ci se produit lorsque l’apport en azote et en phosphore (notamment via les retombées atmosphériques) dépasse la capacité d’absorption de certains écosystèmes (surtout aquatiques comme les canaux, les lacs, les étangs et les cours d’eau à faible vitesse d’écoulement mais aussi les sols) et crée un déséquilibre nutritif en favorisant certaines espèces végétales. Il en résulte un appauvrissement de la biodiversité tant végétale qu’animale.

Notons cependant qu’en Région wallonne, en raison de l’importance des composés induisant l’eutrophisation dans les rejets d’eau résiduaires, les retombées atmosphériques ne contribuent que dans une moindre mesure au phénomène.

Par ailleurs, comme certains des polluants impliqués peuvent migrer sur de grandes distances, l’eutrophisation est un phénomène de pollution à l’échelle d’un continent.

Acidification des milieux naturels

Les composés soufrés (SO2, SO3, H2S) et azotés (NOx, NH3, N2O5,) présents dans l’air peuvent se transformer en acides sulfurique (H2SO4) et nitrique (HNO3) donnant ainsi un caractère acide aux retombées.

L’acidification de l’environnement, mieux connu sous le nom de « pluies acides » est un problème environnemental majeur dont les effets se font principalement ressentir sur les édifices et la végétation.

Les conséquences de l’acidification sur les écosystèmes sont multiples :

  • Acidification des eaux de surface avec une influence sur la faune et la flore qu’elles abritent.
  • Modification des propriétés des sols avec des effets sur la flore. La mobilité des éléments contenus dans le sol est augmentée et cela entraîne leur lessivage. Il s’ensuit un appauvrissement du sol en éléments minéraux nutritifs pour les arbres et la végétation. Une mise en solution d’aluminium et de métaux lourds phytotoxiques peut également se produire. Les sols pauvres sont les plus sensibles.
  • Les pluies acides ont un effet direct sur le feuillage. La perméabilité des feuilles et des aiguilles est modifiée, favorisant ainsi le lessivage des minéraux.

L’acidification contribue ainsi au dépérissement des forêts. Il s’agit d’un phénomène complexe d’affaiblissement général de la vigueur des arbres et des peuplements.

Comme certains des polluants impliqués peuvent migrer sur de grandes distances, l’acidification est également un phénomène de pollution à l’échelle d’un continent.

Intoxication des plantes par l’ozone troposphérique

L’ozone troposphérique (lié à la présence de polluants primaires tels les NOx et les COV) est un oxydant puissant. Il perturbe les grands processus physiologiques des végétaux comme la photosynthèse et la respiration. De façon générale, l’ozone accélère le développement et le vieillissement de la végétation et réduit le cycle végétatif. Il induit ainsi une réduction de la croissance des espèces végétales naturelles.

L’ozone joue également un rôle défavorable dans l’environnement en exacerbant les effets des polluants acidifiants.

Notons que les concentrations en ozone au niveau du sol (troposphérique) sont augmentées par l’accroissement du rayonnement UV-B induit par l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique.

Toxicité des fluorures

La toxicité des fluorures s’exerce aussi bien sur les êtres humains que les animaux ou les végétaux. Les herbivores peuvent être intoxiqués par l’ingestion de végétaux contaminés par des retombées en fluorures.

Effets de l’augmentation des UV-B

Les substances appauvrissant la couche d’ozone (CFC, HCFC, HBFC, halons, CCl4, CH3CCl, CH3Br,…) ont des répercussions indirectes sur les écosystèmes. En effet, la destruction de la couche d’ozone stratosphérique induit une augmentation des UV-B au niveau du sol.

Les animaux sont susceptibles de subir les mêmes effets que les êtres humains, en particulier au niveau des yeux. Le rayonnement UV-B est également un frein à la croissance et à la photosynthèse de certaines espèces végétales. En outre, les effets des UV-B peuvent se faire sentir jusqu’à 20 m en dessous de la surface de l’eau claire où ils endommagent les formes de vie microscopiques comme le plancton, les larves de poisson, les crevettes, les crabes et les algues marines. Le phytoplancton est à la base de la chaîne alimentaire, toute dégradation l’affectant provoque une perte de biomasse pour tous les organismes vivants situés en aval.