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Des phénomènes naturels comme le volcanisme, les embruns marins et l’érosion sont à l’origine d’émissions de SOx. Cependant, l’essentiel des émissions d’oxyde de soufre provient de l’activité humaine. Ces émissions sont principalement dues à la présence de soufre dans les combustibles fossiles (charbon, pétrole,…) et plus rarement dans les matières premières utilisées par l’industrie. Dans une moindre mesure, certains processus industriels spécifiques génèrent aussi des émissions de soufre (production d’acide sulfurique ou phosphorique). Précisons que le gaz naturel utilisé en Belgique ne contient pratiquement pas de soufre.
A l’échelle mondiale, le transport maritime constitue un des principaux émetteurs de SO2. Les carburants maritimes contiennent en effet des concentrations importantes de soufre. Les émissions dues au transport maritime se transportent à longue distance et influencent les concentrations de soufre dans l’air ambiant des zones locales terrestres.
Il s’agit d’un gaz irritant et corrosif qui peut avoir de multiples effets :
Grâce à la forte réduction des oxydes de soufre (près de 90 % en Europe par rapport à 1980) et des oxydes d’azote, le phénomène d’acidification est en voie de résolution. Cependant, il reste problématique dans des zones sensibles de Scandinavie, en mer Baltique et dans certaines zones de Grande-Bretagne et en Europe centrale.
Toutefois, le SO2 est un précurseur de la formation de particules secondaires, principalement par réaction avec l’ammoniac pour former des particules de sulfate d’ammonium.
Dans le tableau ci-dessous sont repris les 3 secteurs les plus émetteurs. La somme de ces trois secteurs représente environ 100 % des émissions.
Depuis la fin des années 1970, les pays de l’Union européenne et plus globalement les pays de la zone de l’UNECE (Commission Economique pour l’Europe des Nations-Unies qui couvre les pays du continent européen, dont la Russie et les anciennes Républiques soviétiques à l’ouest de l’Oural, les USA et le Canada) ont réalisé d’importants efforts de réduction d’émissions des oxydes de soufre. La Wallonie a réduit ses émissions de 94.6 % entre 1990 et 2022 et de 86 % entre 2005 et 2022.
Les réductions observées proviennent en grande partie de la désulfurisation des combustibles fossiles (carburants routiers, gasoil de chauffage, fuel lourd dans l’industrie), la fermeture des centrales électriques au charbon et d’un recours accru au gaz naturel au détriment notamment des combustibles solides.
Des systèmes de désulfuration des fumées de combustion ont également été installés dans les grandes entreprises des principaux secteurs émetteurs.
Au niveau international, les émissions d’oxydes de soufre sur le territoire belge sont règlementées par le Protocole « LRTAP » de Göteborg de 1999 , amendé en 2012, qui fixe un objectif juridiquement contraignant pour 2020 et au-delà de réduction des émissions de SOx de 43% par rapport aux émissions de 2005.
Au niveau européen, la directive NEC II 2016/2284, dite directive NEC (pour National Emissions Ceilings), a fixé des objectifs nationaux pour 2020 et 2030 par rapport aux émissions de 2005. Les objectifs fixés pour 2020 sont identiques aux objectifs fixés par le protocole de Göteborg. Pour 2030, la Belgique devra réduire ses émissions de 66% par rapport à 2005. En 2020, la Wallonie avait déjà atteint et même dépassé les objectifs de 2020 et de 2030.
D’autres dispositions européennes, transposées dans le droit wallon, contribuent à réduire les émissions de soufre, dont la directive IED 2010/75 du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles, qui impose des normes et valeurs limites d’émission dans les permis et l’usage des Meilleures Technologies Disponibles (MTD) pour les grandes installations industrielles, ainsi que la nouvelle directive 2015/2193 du 28 novembre 2015 relative aux émissions de certains polluants provenant des installations de combustion moyennes (1 à 50 MW) (dite directive MCP-Medium Combustion Plants).