Les particules en suspension (ou particulate matter, PM) sont néfastes pour la santé. L’éventail des effets est large, mais ce sont surtout les systèmes respiratoires et cardio-vasculaires qui sont affectés. Rien ne permet de penser qu’il existe un seuil au-dessous duquel on pourrait s’attendre à ce qu’il n’y ait aucun effet indésirable sur la santé. Toute augmentation du niveau de concentration de particules entraîne une augmentation des effets sanitaires dans les populations exposées.
L’importance des effets négatifs pour la santé dépend, outre de la constitution et de la sensibilité de chaque individu, de la composition des poussières (certains types de particules fines sont plus nuisibles que d’autres, p. ex. les suies issues de la combustion du charbon, du diesel et du bois), de leur concentration, du temps d’exposition et de la distribution des tailles de particules.
Après inhalation, la fraction inférieure à 10 µm (les particules plus grosses sont plus facilement éliminées par capture dans le nez) se dépose dans la partie supérieure du système respiratoire. Les plus petites pénètrent dans le système respiratoire encore plus profondément, où elles se déposent. De là, elles entrent plus facilement et rapidement dans la circulation sanguine. Les particules d’un diamètre aérodynamique de 10 μm ont une pénétration alvéolaire de 1,3 %, les particules de 5 μm une pénétration de 30 %, celles de 4 μm une pénétration de 50 % et celles de 1 μm sont associées à une pénétration de 97 %. Une partie des petites particules est exhalée.
Figure 1 : Pénétration des particules fines dans le système respiratoire
Les impacts sanitaires des particules fines sont davantage liés à l’exposition chronique, même à des concentrations très faibles dans l’air ambiant, qu’à l’exposition aiguë en cas de pic. Par contre, les effets à court terme en cas de pic de pollution sont souvent plus visibles car ils atteignent davantage de personnes sur un court laps de temps.
Les particules fines peuvent aussi fixer des substances comme, par exemple, des métaux lourds, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou des polluants organiques persistants (POP). Elles sont alors d’autant plus nocives.
Les effets des particules fines sur notre santé sont importants :
- Exposition de courte durée, en particulier en cas de pic de pollution:
- irritations du nez, de la gorge et des yeux ;
- diminution de la capacité respiratoire, respiration difficile, sifflante, toux ;
- apparition ou aggravation de problèmes pulmonaires (asthme, bronchite, BPCO) et cardiovasculaires (maladies cardiaques, hypertension), ce qui peut nécessiter l’adaptation du traitement et même une hospitalisation en urgence.
- Exposition de longue durée :
- apparition ou aggravation de maladies respiratoires (par ex. asthme, bronchite chronique) et diminution de la fonction pulmonaire ;
- augmentation du risque de contracter des maladies cardiovasculaires ;
- diminution de l’espérance de vie (mortalité cardio-pulmonaire et cancer des poumons).
Les enfants, les personnes âgées, de même que les personnes souffrant d’asthme ou de maladies cardio-vasculaires sont particulièrement vulnérables.
Rappelons que des particules fines peuvent être formées à partir de gaz précurseurs (SO2, NOx, NH3) dans des conditions de T°, d’humidité et d’ensoleillement déterminées.
La pollution de l’air par les particules apparaît au niveau européen comme la problématique ayant le plus gros impact en termes de santé publique mais aussi de coûts socio-économiques.